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La contribution du Secadev dans le domaine de l’Eau

En 28 ans d’intervention à l’est du Tchad, le Secadev s’est investi aux côtés des organisations paysannes en vue de faciliter l’accès à l’eau. Des puits villageois ont été réalisés dans les localités de Bokoro, Mongo, Oum-Hadjer, Guéréda et Adré. Avec l’arrivée des réfugiés soudanais à l’est du Tchad, le Secadev est devenu partenaire d’exécution de l’UNHCR pour la production de l’eau potable dans les camps de Milé et de Kounoungou abritant 38 964 personnes.

Selon les normes internationales, chaque réfugié a au moins droit à 15 l d'eau par jour

Selon les normes internationales, chaque réfugié a au moins droit à 15 l d’eau par jour

L’eau dans les villages tchadiens

« Le plus important pour le Secadev c’est de faciliter l’accès à l’eau à toute la population de sa zone d’intervention », a indiqué Ahmat PAYOUNI, Coordinateur du Secadev à Abéché. Pour lui, il faut avoir de l’eau avant de se soucier de sa qualité or, beaucoup de villages à l’est sont privés d’eau. Ceci contraint la population, en particulier les femmes à parcourir de longues distances pour accéder à un point d’eau.

Cet impératif a conduit le Secadev à réaliser depuis 2004 une vingtaine de puits villageois pour fournir de l’eau à la population. Ce sont de puits ouverts aux parois recouvertes de buses. La réalisation de ces puits vise à compenser le sacrifice consenti par les autochtones en accueillant sur leur sol des réfugiés du Darfour. « Ce n’est pas juste de fournir de l’eau aux réfugiés et abandonner la population hôte à son triste sort. Chaque fois que le Secadev lance un appel à l’aide en faveur des réfugiés, il plaide le sort de la population hôte», justifie Assan ATAPAKAYE, chargé de programmes à la coordination du Secadev à l’est. L’appui apporté à la population hôte vise aussi à créer les conditions d’une cohabitation pacifique entre les deux communautés. Il marque enfin la nouvelle orientation du Secadev amorçant la transition de l’urgence vers le Développement.

Les donateurs qui ont supporté la construction des puits villageois sont les organisations membres de la Confédération Caritas Internationalais dans leur réponse aux appels d’urgence baptisés Special Operational Appeal (SOA) et l’Emergency Appeal (EA) ayant permis au Secadev d’organiser son assistance aux victimes du coonflit du Darfour. La seconde source de financement des puits villageois vient de l’UNHCR qui consacre une partie de l’enveloppe destinée aux réfugiés à financer des projets à impacts rapides (PIR). Grâce aux PIR, le Secadev a construit quatre puits villageois dans les départements de l’Assoungha et du Dar Tama.

L’Eau pour les réfugiés soudanais

Selon les standards internationaux en matière d’eau dans un contexte d’urgence, chaque réfugié a droit à au moins 15 litres d’eau par jour. Le Secadev produit tous les jours de l’eau potable en quantité suffisante pour que chaque réfugié dispose de 17,60 litres d’eau par jour.

Ce résultat est le fruit du partenariat qui le lie à l’UNHCR et à Caritas Danemark, les deux partenaires financiers du secteur Eau. Ces deux donateurs mobilisent les fonds et confient la mise en œuvre des activités au Secadev. L’apport d’Oxfam Grande Bretagne, le troisième intervenant du secteur a permis de mettre en place les installations techniques devant assurer la production de l’eau.

La gestion du secteur de l’eau se fait de manière participative avec l’implication de tous les acteurs. Au départ de cette gestion, se trouve une recension des besoins qui sont traduits en activités soigneusement priorisées et retenues avec l’accord des bénéficiaires, les représentants de la CNAR et de l’UNHCR. A la mise œuvre, le rôle du Secadev, responsable du secteur consiste à veiller au bon fonctionnement des installations pour garantir une production de l’eau. En claire, les agents du Secadev, sont responsables de la bonne conduite des activités, à savoir la production, le transport, le stockage, le traitement et la distribution de l’eau aux refugiés. Ils ont aussi pour rôle de sensibiliser les réfugiés à la gestion rationnelle et saine de l’eau.

Dans le souci de l’auto prise en charge des réfugiés, le Secadev cède certaines tâches au comité des réfugiés qui doit s’approprier la gestion des activités du secteur.
Antoine Adoum GOULGUE, Le Blog du Secadev